Wilson chante Montand

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Lambert Wilson connait bien Yves Montand. Leur rencontre avec cet album sonne comme une évidence. Une évidence de timbre, déjà. Yves Montand et Lambert Wilson sont deux barytons légers à la tessiture semblable, au timbre voisin, mais sont surtout deux amoureux des mots.

Lambert Wilson avait déjà fait quelques incursions dans le répertoire d’Yves Montand, à l’époque de ses premiers spectacles musicaux dans les années 90, mais son travail d’acteur de cinéma et les comédies musicales avaient repris le dessus. Aujourd’hui, il retrouve Bruno Fontaine, pianiste, arrangeur et compositeur qui avait été son complice pour deux de ses spectacles musicaux et pour le film On connaît la chanson d’Alain Resnais.

Wilson chante Montand contient ainsi les grands classiques immortels comme « La Bicyclette », « Les Grands Boulevards » ou « Syracuse », mais aussi quelques raretés comme « Les Bijoux », composé par Léo Ferré sur un poème de Charles Baudelaire, « Casse-têtes » de Gébé et Philippe-Gérard ou « Sanguine », de Jacques Prévert et Bob Castella.
« Trois chansons ont même été difficiles à chanter tant elles m’émeuvent : Les Feuilles mortes, Barbara et Le Temps des cerises qui toutes parlent d’une époque révolue, du bonheur d’avant la guerre, de l’amour disparu. »

Les arrangements de Bruno Fontaine mêlent la dynamique d’un groupe de jazz, la puissance d’un orchestre symphonique, la grâce du Quatuor Hermès et l’inspiration de grands solistes – Paul Meyer à la clarinette, Henri Demarquette au violoncelle.
Bruno Fontaine convoque des mélancolies à la Nino Rota, des instants grinçants entre Kurt Weill et Astor Piazolla, des tapis moelleux très Sinatra, des ampleurs philharmoniques, des instants d’intimité poignants.

Une relecture à la fois respectueuse et libre, lettrée et jouissive.